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torna a casa.



romeo bertelli
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romeo bertelli
romeo et son ego aussi gros que romito
turn on


torna a casa

I'm walking through my city, the wind is blowing hard
I left everything behind, the sun's on the horizon
I see houses from afar, they closed the doors

december 2021, milan

elle riait. elle riait à en perdre haleine. les larmes coulaient sur sa porcelaine. elle riait d’une vie trop belle. d’un rire resté éternel.
et c’était l’plus beau souvenir que t’avais d’elle.

l’hiver de milan s’échoue contre tes joues. l’regard vide plaqué au visage, reflété par le soleil timide caché derrière les nuages. marches à travers les allées qu’tu connais par coeur, malgré toutes ces années passées ailleurs. des noms d’inconnus qui défilent, d’toutes ces vies qui ne tenaient qu’à un fil. l’âme erre au milieu d’ce cimetière. et tu t’en rappelles comme si c’était hier.

elle pleurait. elle pleurait à en perdre haleine. les larmes coulaient sur sa porcelaine. elle pleurait d’une vie trop cruelle. de pleurs restés éternels.
et c’était l’souvenir douloureux que t’avais d’elle.

les fleurs en main, tu continues ton chemin. fais semblant d’te perdre comme pour repousser l’échéance. comme si ça faisait pas dix ans que tu niais l’évidence. elle est morte, romeo. partie. alors toi, t’as décidé d’partir aussi. t’es parti de l’autre côté de l’océan. sans regarder en arrière, sans aucun sentiment. enterrés avec ce coeur réduit à néant. et t’sais même pas pourquoi t’es revenu aujourd’hui. peut-être l’excuse pour rater un énième dîner d’famille.

elle criait. elle criait à en perdre haleine. les larmes coulaient sur sa porcelaine. elle criait pour une vie nouvelle. d’un cri resté éternel.
et c’était l’un des derniers souvenirs que t’avais d’elle.

l’corps s’arrête et se fige. la tête frappée par les vertiges. d’sensations qui dérangent. regrets t’attrapent et t’étranglent. devant son nom l’regard devient flou. tu l’dévies, pas certain d’pouvoir rester debout. présent déposé sur la pierre abîmée. d’une main tremblante nettoyant les feuilles qui s’étaient invitées. l’impression de n’rien ressentir, gestes entamés sans réfléchir. des tournesols. ses préférées, à l’image du soleil qu’elle était. le soleil qui s’éteignait jamais. assis devant la stèle, tu la verrais presque. entendrais même sa voix; la scène grotesque.

— ciao, giu. ça fait longtemps.

silence plane comme en attente d’une réponse. n’entends que les battements qui grondent. opales posées sur la pierre, corps assis par terre. laisses tes doigts caresser la tombe, tentes d’effacer les pensées vagabondes. la bouche s’ouvre et se ferme. les traits sont ternes. de paroles enterrées depuis une décennie. enfin s’envolent telle une douce mélodie. le ton aussi serein que déstabilisant. myocarde éteint s’ouvre sous les sentiments.

— c’est long, dix ans. je les ai pas vus passer. j’sais même plus ce que j’ai fait. des conneries, tu m’diras. je t’ai senti me juger de là-haut. le rire léger s’échappe, passé qui t’rattrape. quelques instants de suspens. l’temps de te remémorer ces moments. c’était dur. aveu inopiné. c’était dur sans toi, giulia. gorge serrée. rien était pareil. j’pensais qu’en partant ça irait mieux mais rien à voir. j’avais juste plus les darons sur l’dos. mais toi t’as continué à me suivre partout. esquisse d’un sourire nostalgique. ode à votre histoire tragique. qu’importe ce que j’foutais, où j’allais, qui j’voyais. putain, t’étais là. donc t’as pas menti quand tu m’disais que tu me lâcherais pas? l’rire moqueur. pensée à tes erreurs. ouais j’ai déconné. tu m’aurais détesté. mais t’façon sans toi j’aurais pas fait mieux. tu t’cherches des excuses, romeo. te réfugies dans la profondeur de tes maux. oubliant qu’en réalité t’avais sorti la tête de l’eau. c’est juste bizarre, t’sais. dernièrement, j’ai l’impression que tu t’éloignes. j’te vois plus aussi souvent qu’avant. ça m’fout le stress. (et pourtant elle t’a sauvé d'ta détresse) j’sais pas, giu. tu me manques mais c’est différent. putain et t’es même plus là pour m’dire ton avis. plus là pour m’dire ce que tu ressens. même plus là pour t’foutre de moi. pour m’faire marrer ou pour m’faire chier. silence plane encore. réveille le cœur qui dort. songes s’invitent sans crier gare, d’celle qui n’était pourtant qu’un hasard. y’a une meuf. on dirait elle le fait à ta place. et pourtant ça fait pas longtemps. ça m’saoule de pas savoir c’qui se passe. ça m’saoule de pas t’voir mais en même temps j’me sens bien. putain j’en sais trop rien. frustration se lit sur le visage. continue sa tirade face au mirage. elle m’fait du bien. parfois j’ai l’impression que c’était toi. puis l’temps passe et elle ne l’était plus. finalement, elle ne l’a jamais été. j’crois juste que c’était qu’une impression. parce qu’elle n’a rien à voir avec toi. elle est différente. j’crois juste que j’ai eu l’impression que c’était toi parce que c’est la première fois que j’me sens vraiment bien avec quelqu’un. comme j’me sentais bien avec toi. confusion prend le relais. dessine l’amertume sur ses traits. j’sais pas, giu. vraiment j’sais pas. soupir résonne dans le vide persistant du palpitant. quand j’suis avec j’oublie tout. toutes les conneries, tous les malheurs. je m’en rends même pas compte sur l’coup. quel con. j’pensais vraiment qu’on se connaissait d’avant. j’avais l’impression que c’était familier. mais j’crois que ce qui était familier c’était d’être bien avec elle. comme je l’étais avec toi. putain j’me répète.

et ça tourne dans ta tête. les épisodes qui s’enchaînent, événements d’ces dernières semaines. le sentiment de trahison qui t’étreins. alors qu’toi et elle, vous n’vous deviez rien.

— j’ai merdé. j’suis sûr que t’as vu. j’suis sûr que soit t’en ris, soit tu veux m’en foutre une. mais sans ma connerie j’serais pas venu te voir ici. c’toi qui me l’as dit, faut voir le bon côté. tu vas me dire que j’ai traîné, tu vas te vexer parce qu’en dix putain d’années fallait que j’attende d’avoir le cœur brisé pour venir te voir. mais écoute, c’est la vie. du coup faudrait que tu la remercies un jour…parce que si ça se trouve, même après cinquante ans j’serais pas venu. elle m’a pas foutu de claque mais l’effet était pareil. rictus au coin des lèvres. s’voulait heureux mais ne l’était pas. regret commence à revenir sans te donner l’choix. trop tard pour revenir en arrière. trop tard pour retrouver la lumière. comme toi, p’t’être qu’elle mérite mieux. sûrement, qu’elle mérite mieux. on l’saura jamais.

vibration s’fait sentir. tu t’demandes qui pourrait t’écrire. injure déjà lancée avant même d’avoir vérifié. et ça t’prend au cou quand l’regard se pose sur les mots reçus. d’un message des plus inattendus. l’étoile revenue illuminer l’obscurité de ton chagrin. la seule qui te faisait du bien.

from: bella
j’espère que milan ramène pas trop l’passé.
et que le vilain petit canard montre bien qu’il en est pas un.

aucun geste, aucun mouvement. que la brise sereine du vent. l’écran allumé alors que plus rien ne semble bouger. à s’demander si tu respirais encore, car chaque pensée n’est qu’effort. deviennent de plus en plus confuses. et en un coup, le déluge. l’esprit en ébullition. ressentis prennent le dessus sur la raison. les sanglots empreints de mélancolie. des peines accumulées avec la décennie. reflet des sentiments enfouis. les pleurs d’un enfant qui n’a rien ressenti pendant dix ans. p’tit prince déchu que tout le monde voit mais que personne regarde. brille de mille feux pour n’être que roi à leurs yeux. ses mots comme confirmation de ton échec cuisant. qu’à force tu perdras tout c’qui t’est important. myocarde chagrine sous ta paume. émotions fantômes. l’impression que ça dure des heures, sans pouvoir stopper la douleur. d’un bonheur en perdition et le deuil laissé à l’abandon. alors que tu pensais naïvement que plus rien ne te ferait effet.

「 romeo, qu'est-ce que tu as fait?


carcasse éreintée. l’regard toujours figé sur la pierre mouillée. t’efforces à te relever à la lueur du soleil couchant. referme les portes de ton palpitant. dernière caresse sur le prénom de la première que t’as aimé. à celle que tu n’pourras jamais remplacer.

— elle s’appelle rae.

(c) mars. + renegades



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